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Le Centre Saint-Georges, trait d’union entre Orient et Occident
Georges MARTINOWSKY
Professeur émérite, université Clermont-Ferrand II-Blaise Pascal
En 1921, des pères jésuites se trouvant à Constantinople fondent une école d’enseignement secondaire à l’intention des jeunes garçons russes que la révolution puis la guerre civile avaient jetés nombreux sur les rives du Bosphore. Ce fut le début de l’Internat Saint-Georges. L’histoire se poursuit en Belgique, à Namur, puis à Paris, pour s’’achever enfin à Meudon, dans la banlieue parisienne, à la fin des années 1960. L’impact en fut important, tant au sein de l’émigration russe qu’en ce qui concerne l’établissement puis le développement de relations entre les Églises catholique et russe orthodoxe.
Pour autant, si à cette époque l’activité proprement éducative au service d’enfants réfugiés politiques s’interrompt, le besoin ne s’en faisant plus sentir, l’institution perdure et étend même son action. Saint-Georges devient le Centre d’Études Russes de Meudon et accueille aussi bien des étudiants et stagiaires venus de toute l’Europe pour se perfectionner en russe que, grâce à l’ouverture des frontières, des pèlerins, des séminaristes ou des théologiens venus de Russie. Il héberge notamment la très riche bibliothèque slave fondée par le prince Gagarin. Et puis les choses continuent à évoluer. Saint-Georges quitte Meudon, c’est tout récent, et la bibliothèque est transférée à Lyon, où elle constitue désormais un pôle majeur de l’Institut européen Est-Ouest. Le travail continue.
Dans sa communication, l’auteur, après un bref aperçu historique, essaie de tirer le bilan de la longue route suivie par les pères jésuites aux côtés de l’émigration russe, de dégager autant que faire se peut l’image (positive ou négative) qu’ils ont pu donner de leur action aux émigrés russes rencontrés et particulièrement à ceux qui ont été leurs élèves (dont l’auteur a fait partie), de voir à quel point et dans quelle mesure ils ont contribué tout d’abord au rapprochement œcuménique entre les Églises d’Orient et d’Occident (ce qui était assurément le souci premier des ecclésiastiques qu’ils sont), et plus généralement à une meilleure compréhension réciproque entre l’Est et l’Ouest de l’Europe.
À partir de là, il sera peut-être possible de formuler quelques hypothèses quant à l’avenir des relations culturelles ainsi initiées, et au rôle que leurs participants passés seraient susceptibles de jouer dans le futur.
Georges Martinowsky
Georges Martinowsky est professeur émérite de l’université Clermont II-Blaise Pascal. Il est responsable du Laboratoire de recherche assistée par ordinateur (RAO, INALCO).
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Dernières publications :
« Le préverbe pere- en russe », Revue des Études Slaves, LXXIV/3-4, Paris, 2002.
« Evoljucija glagolʹnogo vida meždu XIX i XX vv. » (« L’évolution de l’aspect verbal entre le XIXe et le XXe siècles), in Russkij jazyk : peresekaja granicy (Le russe : par-delà les frontières), Doubna, Presses de l’Université de Doubna, 2001.
« De l’objectivité dans le langage », in Perceptions et réalisations du Moi, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2000.
« Glagolʹnaja pristavka i vid v russkom jazyke » (« Préverbe et aspect en russe »), Revue des Études Slaves, LXX/1, Paris, 1998.
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