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ENS Lettres et Sciences Humaines

 

 


Il’ja Fondaminskij (1880-1942) dans les camps allemands :
regards sur le passé, regards sur l’avenir

 

Nikita STRUVE
Professeur émérite, université Paris X-Nanterre

 

Avant la Révolution surnommé le Lassale russe, révolutionnaire passé de l’action directe à un socialisme évolutif, Il’ja Fondaminskij émigre en 1919 et joue dans l’émigration russe de Paris un rôle de premier plan, comme mécène, animateur de la vie culturelle sous ses différents aspects (du théâtre à l’Action orthodoxe), comme éditeur et penseur politique. Dans les Annales contemporaines (Sovremennye zapiski), dont il a été l’un des fondateurs et des rédacteurs, il publie une vaste réflexion historique sur la place de la Russie dans le monde (près de six cents pages), où il oppose la Russie à l’Occident, mais, à la différence des Eurasiens, sans nier l’Occident ; d’autre part, il réhabilite l’idée monarchique russe, ce qui pour un socialiste-révolutionnaire paraît paradoxal. En 1931, déçu par les orientations trop passéistes et trop positivistes des Annales contemporaines, il fonde avec Georgij Fedotov et Fedor Stepun la revue Nouvelle cité et consacre plusieurs articles au devenir de la Russie, quand celle-ci sera débarrassée du communisme : ce regard sur l’avenir nous paraît d’une pertinence rare. C’est à cette analyse d’un regard doublement paradoxal sur le passé et l’avenir de la Russie que sera consacrée notre communication.